Manche. Après la tempête Ciarán, les édifices religieux pansent leurs drames

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La tempête Ciarán a provoqué beaucoup de dégâts au sein du département de la Manche. Les édifices religieux qui sont également souvent des repères architecturaux de bien des communes n’ont pas été épargnés.

Dès le jeudi 2 novembre 2023, les municipalités et les habitants étaient nombreux à constater les dégâts. Par exemple, à Tollevast (Manche), une partie du cimetière, au pied du clocher, était criblée de morceaux de tuiles de schiste bleu.

Quelques mètres carrés s’étaient soulevées avec la force du vent. La surface endommagée était bien plus grande sur l’église de Quettetot (commune déléguée de Bricquebec-en-Cotentin).

Vers 7 h 30, sur une entendue une grande bourrasque. Ça a été quelques secondes.

Rémi CousinConseiller municipal depuis 33 ans

Mais une partie de la couverture et de la charpente de l’église n’a pas résisté. À quelques mètres, l’école a aussi souffert, mais dans une moindre mesure : « Des faîtières sont parties sur 4 ou 5 mètres » et un toit terrasse à pris l’eautémoigne l’élu, rassuré néanmoins par l’intervention en matinée d’une entreprise pour poser une bâche.

Même constat sur le territoire de Carentan-les-Marais : parmi les bâtiments communaux très touchés, on signalait les églises de Brucheville et des Veys dont la voûte intérieure en bois est écartée et laisse passer le jour. « La Drac constatera les dégâts », indiquait le maire Jean-Pierre Lhonneur dans les colonnes de La Presse de la Manche.

À Saint-Vaast-la-Hougue, l’office du dimanche 12 novembre a été transféré à Quettehou. Les églises de Tréauville, d’Orglandesde Besneville ont aussi subi des dommages.

De même que la cathédrale de Coutances et sa voisine, l’église Saint-Pierre. Dans le patrimoine du diocèse de la Manche, l’église Saint-Jean-Eudesà Saint-Lô, a été la plus frappée.

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Un séquoia a transpercé le toit de l’église Saint-Jean-Eudes, à Saint-Lô

Contacté lundi 6 novembre 2023, Olivier Jourdan, économe diocésain au Diocèse de la Manche, n’avait pas encore de retours de casses éventuelles sur les églises communales qui, comme leur nom l’indique, sont gérées « par les communes en lien avec les prêtres sur place. »

« Un séquoia a fendu le plafond sur 8 mètres, une verrière et le hall d’entrée sont détruits », explique Olivier Jourdan qui craint « un problème structurel ». Cette église Saint-Jean-Eudes de Saint-Lô est située dans le quartier du Val Saint-Jean. À sa création, dans les années 1970, le quartier possédait une chapelle qui s’est révélée rapidement trop petite. C’est pourquoi une église a été construite, imaginée par l’architecte Eugène Leseney. Elle est construite en forme de demi-lune et fut agrandie d’une verrière de 130 m2 en 1994.

« Sur la dizaine de biens immobiliers que nous avons à Coutances, il y en a huit qui sont touchés. » Entre autres dommages, « il y a 8 mètres de faîtage arrachés sur l’évêché ; il y a des trous un peu partout sur la toiture de notre ancien centre d’accueil diocésain ; il y a des trous aussi sur les logements du centre Béthanie », liste Olivier Jourdan.
Toujours à Coutances, quelques ardoises de la cathédrale (qui appartient à l’État) ont été cassées et une partie des échafaudages (car elle est en rénovation) sur subi quelques dégâts. C’est surtout sa voisine, l’église Saint-Pierre (appartenant à la commune), qui a été touchée : « Il y a de gros dégâts sur les toitures, les vitraux et sur la structure. » Un périmètre de sécurité a été établi.

Plus au nord du département, « deux cheminées ont été arrachées par le vent à notre centre d’accueil à Biville », informe également l’économe diocésain. Cependant, « tout n’est pas recensé dans les paroisses. » A priori, aucune toiture ne s’est « envolée complètement », avance Olivier Jourdan qui salue « les pompiers qui font un travail remarquable ». « On n’a pas de blessé. C’est déjà pas mal », relativise-t-il également.
« L’inquiétude sera de trouver des couvreurs. » Et pour évaluer les coûts, il faudra que ceux-ci soient disponibles une première fois pour effectuer les devis. « On chiffrera au fur et à mesure mais ça va être significatif. Je crains la facture », avance Olivier Jourdan.

Et cette liste n’est pas exhaustive, loin de là. Après le temps des mises hors d’eau réalisées en urgence par les couvreurs, viendra le temps des expertises et des devis… qui s’élèveront nécessairement à des dizaines, voire des centaines, de milliers d’euros.

« Tout ne sera pas pris en charge »

« Tout ne sera pas pris en charge. Les assurances prendront en compte la vétusté », craint, par exemple, Catherine Lepetit, 7e adjointe de Bricquebec-en-Cotentin en charge du social et des solidarités, qui soutenait la permanence de la mairie déléguée de Quettetot le lundi 6 novembre.

Contactée le même jour, l’association des maires de la Manche n’avait pas encore reçu d’appels des municipalités adhérentes : « Je pense que les maires nous appelleront en second rideau pour les questions juridiques. Pour l’instant, je pense qu’ils sont dans la gestion de l’urgence. »

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Author: Franck Riviere