Musée des Beaux-Arts,
18 Mai-18 septembre 2022
À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur à Bordeaux, le Musée des Beaux-Arts de sa ville natale et le Musée d’Orsay, à Paris, organisent une grande rétrospective de son travail. Le Château de Rosa Bonheur à Thomery (Seine-et-Marne), où l’artiste a vécu près d’un demi-siècle, ainsi que le Musée Départemental des peintres de Barbizon sont les partenaires exceptionnels de l’exposition. Le bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur est inscrit au calendrier des commémorations de France Mémoire 2022. Il s’agit de la première rétrospective consacrée à l’artiste depuis celle présentée en 1997 à Bordeaux, Barbizon et New York.
Rosa Bonheur a su imposer son talent très tôt et a réalisé une carrière exemplaire ponctuée d’honneurs et de récompenses. Elle se mesure aux plus grands maîtres du genre animalier, longtemps réservé aux hommes, et se confronte à des formats monumentaux, donnant à ses œuvres la grandeur de la peinture d’histoire.
Un amoureux de la vie
Son regard sur le monde qui l’entoure témoigne d’une vision tout à fait exceptionnelle de la faune et de la flore. Fascinée par les animaux, Rosa Bonheur avait réuni autour d’elle, dans sa propriété de By, à l’orée de la forêt de Fontainebleau, une formidable ménagerie, comptant des dizaines d’espèces différentes, où moutons, chiens, cerfs et faons.
Plaçant l’animal au cœur de sa création artistique au sein de compositions spectaculaires ou en l’isolant dans de vrais portraits, Rosa Bonheur a su créer une œuvre expressive, d’un grand réalisme et dénuée de sentimentalité, nourrie de découvertes scientifiques et de la nouvelle attention portée aux espèces animales locales, remettant en cause la hiérarchie entre les espèces.
L’exposition joue sur les ruptures d’échelle, l’artiste ayant peint de très petits formats ou, au contraire, des œuvres monumentales, le plus souvent panoramiques et dynamiques, ainsi que de véritables portraits en pied d’animaux. C’est ainsi que Rosa Bonheur dépeint la majesté du cerf dans le Roi de la Forêt (Collection privée, États-Unis) ou la beauté et la puissance des chevaux à moitié sauvages dans La Toulaison du Blé en Camargue (Musée des Beaux-Arts de Bordeaux ). L’artiste affirme leur appartenance au monde rural et à la vie paysanne tout en exaltant leur force tellurique. Il célèbre l’agriculture et la fertilité de la Terre nourricière, et donne forme à un poème de Frédéric Mistral mis en musique par son ami Charles Gounod.
Une personnalité hors du commun
Célébrée de son vivant de part et d’autre de l’Atlantique, cette personnalité fascinante, dont l’exposition se propose de révéler des aspects peu explorés, voire méconnus, a su s’imposer à la fois comme femme libre et artiste officiellement reconnue dans un siècle très corseté. Première artiste féminine à recevoir la Légion d’honneur, Rosa Bonheur a pu bénéficier d’une stratégie commerciale efficace et s’associer aux plus éminents marchands et collectionneurs pour dominer le marché de l’art et gagner en indépendance financière et morale. Véritable « star » en son temps, artiste virtuose et exigeante, elle a organisé sa vie autour de son travail et de la quête incessante de la perfection, accompagnée de femmes, et plus particulièrement de son amie de toujours Nathalie Micas, qui a vécu à ses côtés plus de quarante ans,
George Achille-Fould, Portrait de Rosa Bonheur © Musée des Beaux-Arts, Photo: F. Deval.
Une œuvre qui résonne encore aujourd’hui
Rosa Bonheur, Etude de cheval bai, Musée d’Orsay, déposé au Musée national du château de Fontainebleau.