Ce vendredi, c’était la grande journée de découverte des œuvres dans chaque commune. D’abord à Plouha, pour une huile sur toile figurant une « Scène de la vie d’Eugénie », puis à Quemper-Guézennec, où ils ont découvert un corbillard hippomobile du XIXe siècle, à Trélévern, une statue de Vierge à l’ enfant en pierre polychrome (XVIe siècle) et enfin à Paimpol, une peinture sur bois, une « Adoration des mages » du XVIIe siècle.
Les maires doivent convaincre
« À chaque fois, ils ont été reçus par le maire de la commune », rappelle Estelle Breheret, du service patrimoine à la Région, qui confie aux lycéens une bourse de 10 000 € pour la restauration de l’œuvre élue. « Chaque maire tente de séduire les jeunes s’il veut être choisi ».
À Paimpol, Fanny Chappé, qui recevait la trentaine d’élèves dans la salle Marianne, s’est dite « très fièrement que le lycée paimpolais a été retenu », pointant de sa casquette de conseillère régionale l’importance de l’éducation artistique. « On se doit de rendre ses œuvres accessibles au public gratuitement ».
Oubliée au presbytère
L’« Adoration des mages » de Paimpol sera-t-elle retenue par les lycéens ? En tout cas, son histoire est peu banale puisque si on ignore son origine, on pense qu’elle a été peinte par un artiste flamand, copiant une peinture du peintre italien Jacopo Bassano. C’est l’historien paimpolais Henri Volf qui l’avait repéré il ya vingt-cinq ans dans le presbytère de l’église et signalée aux élus. « Elle était dans une mansarde, accrochée au mur et elle était même tombée. Rien n’est pire pour un tableau qu’une église chauffée : l’eau ruisselle partout ». D’où une intervention d’urgence de la restauratrice nantaise Tsesmeloglou Kyriaki qui lui a prodigué les premiers secours, cette année. Sécuriser la couverture picturale qui tombait en lambeaux par endroits et son cadre d’origine, rongé par les insectes xylophages.
Après un premier bilan, le cœur des lycéens, tels Alan, Coline, Loryane, Zoé, Louis, Bruce ou Enzo penchaient plutôt vers le corbillard, objet original, mais d’aucuns Avaient aussi un petit faible pour le tableau de Plouha ou celui de Paimpol, impressionnés à la fois par la beauté de ce dernier et par sa fragilité. Rien n’est donc encore joué.